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Naples - De Pompéi au Vésuve - Février 2016

Etape 9 - Naples - Le musée archéologique

Dimanche 7 février 2016. Ce matin, réveil en douceur... La nuit a été courte. La clé de la porte d'entrée a encore fait des siennes, et du coup on a failli passer encore la nuit dehors ! Ce matin, petit-déjeuner tranquille, puis on remonte les quartiers populaires autour du duomo, en direction du musée archéologique. C'est là que se noue le drame. Au hasard de la Via Tribunali, je tombe nez à nez avec Paul le poulpe. Ici, les poissonneries sont foisons. Mais quand même... Il me fait trop de la peine, ce gentil Poulpe...

Quelques hectomètres plus loin, nous voici devant le fameux musée archéologique*** de Naples. Incontournable pour celui qui veut comprendre l'histoire et le patrimoine de Naples. Un des plus grands musées d'Europe. Ici, près de 3.000 ans d'histoire de la ville sont passés au crible, de la cité fondée par les Grecs 800 ans av. J.-C à la libération de la ville par les Américains, en 1944.

Pour la petite histoire, Naples devint romaine en 336 av. J.-C à l'issue des guerres samnites. Elle devient alors un lieu de villégiature pour les Romains qui y établissent de belles villas. Thermes, temples et théâtres embellissent la cité dans les premiers siècles ap. J.-C. (30.000 habitants peuplent alors Néapolis), tandis que la baie de Baia où les empereurs ont établi leurs résidences d'été, devient la Riviera romaine. C'est de cette période que provient l'essentiel de la collection Farnèse***, principalement des statues, qui occupe une grande partie du rez-de-chaussée. Et pour cause, la famille Farnèse, une des plus puissantes d'Italie à la Renaissance, obtint au XVIe siècle, le droit exclusif de mener des fouilles afin de décorer sa résidence romaine. Ce musée Farnèse, aujourd'hui le plus grand musée archéologique du monde (140.000 pièces au bas mot !) fut même conçu par Michel-Ange en personne. Cavalier romain, armes, bucliers, discoboles, déesse aux multiples mamelles, la collection est éblouissante et révèle le niveau artistique de la puissante Rome.

Parmi les pièces majeures de la première salle, à ne pas manquer le groupe des Tyrannoctones (IIe s.)***, les deux Athéniens qui moururent après avoir assassiné le tyran Hipparque. Ils symbolysent depuis le combat pour la liberté.

Dans la grande salle du rez-de-chaussée, impossible de passer à côté de la statue d'Hercule***. Il y est représenté reposant sur sa massue recouverte en partie de la peau du lion, et il tient à la main dans son dos les pommes du jardin des Hespérides, qu'il vient juste de cueillir.

C'est une copie du IIIe siècle ap. J.-C., signée par Glycon d’Athènes, découverte en 1546 dans les ruines des thermes de Caracalla qui est présentée dans la collection Farnèse.

Et c'est encore dans les thermes de Caracalla que fut exhumé en 1545 l'extraordinaire taureau Farnèse***, pièce maîtresse du musée. Ce chef-d'oeuvre évoque l'atroce supplice de Dircée, une légende de la mythologie grecque. Cette composition colossale du IIIe siècle réalisée d'après une oeuvre grecque fut découverte à l'état fragmentaire, puis fut reconstituée. Si réputée qu'elle était déjà mentionnée à l'antiquité dans "L'Histoire naturelle" de Pline l'ancien. Réalisée dans un seul bloc, elle aurait été retouchée à la Renaissance par Michel Ange en personne... Pour la petite histoire, elle fut escortée par un navire de guerre lors de son transfert à Naples en 1788 !

Toujours au rez-de-chaussée, impossible de passer à côter des marbres qui décoraient autrefois la galeria Carracci du Palais Farnèse, à Rome. Dans la galerie des hommes célèbres, on peut ainsi reconnaître, outre César, Homère (veugle et vieux) et d'illustres contemporains, comme Hippocrate.

La collection des mosaïques*** (salles 57-64) est une des plus belles du monde (moins spectaculaire quand même que celle du Bardo, à Tunis). La plupart proviennent des anciennes villas romaines des environs de Naples, de Pompéi et Herculanum principalement. Musiciens ambulants, théâtre, faune, flore... La diversité des sujets et leur parfait état de conservation en font des oeuvres uniques. Le jeu des couleurs et la perspectives en font parfois de vraies peintures !

C'est dans cette collection des mosaïques que l'on trouve une autre des pièces majeures du musée : la Bataille d'Alexandre***, une des plus célèbres de l'Antiquité. Retrouvée en 1831 dans la Maison du Faune à Pompéi, elle est composée d'environ un million de pièces (tesselles), soit 15 à 30 pièces par centimètre carré ! Longue de 5 m pour 3 m de large, elle représente la phase décisive où Alexandre remporte la victoire sur Darius, en 333 av. J.-C., à Issos. Magique.

La salle la plus visitée du musée Farnèse est incontestablement le cabinet secret***. Et pour cause, les oeuvres exposées furent longtemps assimilées à "d'infâmes monuments de la licence aristocratique"... Traduisez au sexe. D'ailleurs, on l'appela aussi le "cabinet des objets obscènes". Minuscule, le cabinet secret (il faut faire la queue pour y pénétrer) témoigne des habitudes et des moeurs des Romains au sujet de la symbolique très forte du phallus. Les oeuvres exposées étaient utilisées à des fins initiatiques, mais également religieuses. On y voit même une sculpture du dieu Pan s'accouplant avec une chèvre en la tenant par la barbichette ! Découverte dans la villa des Papyrus, à Herculanum, elle fut la plus censurée de la collection, longtemps enfermée dans une armoire où, seul, le roi de Naples avait le droit de la voir !

Les salles 114 à 117 sont consacrées aux objets retrouvés dans la villa des Papyrus***, à Herculanum. Les archéologues y retrouvèrent quelque 100 statues (65 sculptures en bronze et 26 en marbre). A ne pas manquer les "Filles de Danaos", et les "Deux coureurs", deux éphèbes nus en bronze, s'élançant dans une course lors d'une compétition. Sans oublier un Sénèque au regard désabusé et inquiet.

Enfin on achève la visite par les salles consacrées aux peintures et fresques retrouvées à Pompéi : les portraits de Tarentius Neo et de son épouse***. La femme tient un stylet et une tablette. A ne pas manquer non plus Sapho***, dans une peinture en médaillon, représentée dans une pause songeuse et lascive.

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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